Retour de mission : Voyage humanitaire Togo – 6 au 16 novembre 2012
Cette année encore, une équipe pluridisciplinaire du CSND s’est rendu dans le canton d’Amoussoukopé pour une nouvelle mission. Cette mission est placée sous la houlette de Philippe BACHET (Médecin hospitalier), Christophe AUDARD (Chef d’établissement CSND), Daniel OGBONE (Adjoint en pastorale scolaire CSND et Myriam FOUDIL (Professeur Sciences sanitaires et sociales CSND).
Au terme de ce séjour, les membres de la délégation ont voulu dire en quelques mots, ce qui les a surpris, émerveillés mais aussi déçus. A cela et en revenant sur les deux premières expériences, celle de l’année dernière et celle de cette année, les organisateurs et responsables du projet soulignent quelques points d’attention.
Les jeunes unanimement ont été touchés par la qualité de l’accueil, le regard des enfants, surtout la joie qui se lisait sur les visages.
« On a vu des gens enthousiastes et heureux de nous accueillir.
A Baka kopé, l’accueil sous l’arbre à palabre a été chantant et dansant. Cette spontanéité et cette générosité, cette joie de vivre dans la plus grande simplicité est quelque chose que nous avons perdu » soulignent les jeunes.
Malgré le peu de moyens matériels dont ils disposent, ils ne se plaignent presque jamais. Alors qu’on se plaint pour tout et pour rien en France, là-bas, ils se contentent du peu et se réjouissent de tout !
Au Togo, poursuivent-ils, « on ne se sent pas jugé, critiqué ; les différences entre les gens ne posent pas de problème particulier, au contraire, on ressent une grande solidarité entre les personnes, une grande attention, une grande gentillesse et une délicatesse. On se sent bien ici, comme si on y a toujours vécu ! On a fait de belles rencontres et cela a été très dur de partir, de les quitter. »
Sur un plan culturel, nous avons été surpris par une relation jeune –adulte très hiérarchisée. « Les enfants sont un peu tenus à distance des adultes. Alors qu’en France cela frise l’impolitesse de ne pas regarder une personne qui vous parle, là-bas, c’est plutôt un signe de respect. »
Le seul point noir à souligner c’est le transport. Même si sur les trajets qui nous mènent d’un point à l’autre, on a le temps pour discuter entre nous, on perd beaucoup de temps et surtout on prend des risques pour faire les trajets. « Le code de la route est simplement indicatif….. »
Pour tout le reste, il faut se garder de faire des comparaisons, c’est différent, et le système des valeurs n’est pas le même. Cependant on a remarqué qu’entre jeunes, nous avons les mêmes aspirations, les mêmes préoccupations.
Les adultes reconnaissent volontiers que cette parenthèse de quelques jours au Togo permet de se recentrer sur l’essentiel de nos vies. Prendre le temps de vivre à fond les choses pour ne pas passer à côté de l’essentiel.
Il y a un vrai enjeu à « faire avec les autres et non simplement, à vouloir faire pour les autres. » C’est ainsi qu’on peut faire avancer les choses.
Ensuite, à chaque fois qu’on peut s’appuyer sur des acteurs locaux et définir avec eux un partenariat, c’est toujours mieux et c’est ce qui donne du sens au projet.
De l’avis de tous, c’est une bonne intuition d’avoir associé des étudiants togolais à cette mission, ainsi que KéKéli un jeune médecin togolais.
D’autres acteurs de la solidarité, en l’occurrence, les sœurs hospitalières envisagent de s’installer à Baka-kopé. Une belle collaboration en perspective.
La bonne étoile, de belles rencontres, le déblocage de situations inespérées, la Providence nous a accompagnés tout au long de ce voyage. De belles leçons de vie sur « le superflu et l’essentiel. » Savoir accueillir l’inattendu et faire avec.., ne pas se battre contre ce qui ne dépend pas de nous et que de toutes les façons, on ne pourra jamais changer…, mais au contraire, et dans la sérénité, mettre toute sa force et son énergie à changer ce qui peut l’être, voilà une sagesse qui nous fait grandir et qui nous procure la paix intérieure.
Il ne s’agit pas de changer le monde, de le refaire, mais de mettre sa goutte d’eau dans l’océan. C’est une des meilleures façons de vivre notre responsabilité d’homme, solidaire de tous les hommes… Le reste ne nous appartient pas… Mais à chaque fois qu’une goutte d’eau est mise, elle opère un miracle de la vie, l’espoir renait et l’humanité progresse.
Les lieux de mission :
– A Lovisa Kopé, un suivi de tous les élèves consultés l’année dernière et visite médicale pour les nouveaux.
– A Baka Kopé un grand chantier à poursuivre ! Des personnes à suivre pour ne pas décevoir l’espoir suscité par ce séjour, notamment cette petite fille Yawa (5mois) avec une malformation cardiaque. Toute l’équipe s’active pour la faire venir en France en vue de son opération. Nous vous relancerons le moment venu sur ce projet.
La case de santé est en expérimentation avec le soutien de Lovisa kopé et de Tovegan. Kékéli médecin togolais aura à cœur de suivre l’évolution des choses.
En tout, à Lovisa Kopé et à Baka kopé, 815 personnes ont été vues et bénéficié d’une consultation médicale.
Pour mémoire, l’année dernière on avait vu 300 personnes. C’est dire à la fois, l’attente de la population et l’efficacité de l’équipe.
Merci pour cet investissement de toute l’équipe.
– A Regina Pacis : Une belle dotation en médicaments et en matériel médical. L’équipe soignante y a fait 2 jours de consultation ; une enquête a été faite pour le compte d’HUMATEM (un organisme de conseil et d’appui pour l’acquisition de matériel médical) en vue d’aider au renforcement de l’équipement médical de l’hôpital et pour permettre une plus grande offre de soins à une population démunie.
Regina Pacis est l’un de nos partenaires essentiels dans ce projet.
• Voir les remerciements de l’OCDI Regina Pacis >>>
– A Kpalimé chez Cécile, un séjour de deux jours d’observation sur un modèle qui marche déjà bien. Cécile est pédiatre et a construit un centre médico-social qui est une référence.
Pour aller plus loin :
– Aller au Togo nécessite un engagement sur la durée et un investissement personnel. Le champ d’action du projet couvre essentiellement le domaine médical. Il y a de vrais besoins de la population en matière de santé, une population qui est pour ainsi dire, laissée pour compte.
– Comment travailler à faire connaître davantage l’association AHFT ? (Action Humanitaire France Togo)
– Comment permettre à plus de jeunes volontaires et motivés de vivre une telle expérience ?
– Comment simplifier et réduire le coût du voyage ? Et donc comment financer le voyage ?
– Peut-on envisager plusieurs séjours dans l’année et donner l’occasion à des adultes aussi d’accompagner et de vivre cette expérience ?
– Comment faire place à un vrai atelier autour de la francophonie ?
– Quelles sont nos priorités pour les années qui viennent ?
– Il nous appartient désormais ensemble de réfléchir à toutes ces questions pour définir le type de réponses que nous souhaitons apporter.