Il s’agit ici d’équiper le village de Lovisa Kopé d’un ensemble sanitaire pour les filles afin d’améliorer l’hygiène et d’apporter à ces dernières un peu d’intimité.
L’action qui répond à ce besoin est un investissement qui ne nécessite que peu de frais de fonctionnement.
– Budget : ± 4 300 euros. Voir le devis >>>
Le devis visé ci-dessus comprend la création de 2 douches et 2 WC. Pour économiser l’eau et réduire les coûts, nous étudions la possibilité de gérer la partie WC au moyen de TLB.
Cette solution permet de s’affranchir de l’évacuation des eaux fécales en compostant les déjections. Par ailleurs son coût de mise en œuvre est bien inférieur (construction en bois, seaux en plastique ou inox). Il faut néanmoins organiser le vidage et le nettoyage régulier des seaux en fonction du rythme d’utilisation.
Toilette à litière bio maîtrisée ou TLB (toilette sèche)
Avec ce type de WC, les nuisances olfactives sont maîtrisées grâce à l’adjonction d’une litière composée de matière végétale riche en cellulose.
Dans le réservoir de cette toilette, la cellulose végétale bloque (par inhibition) les réactions enzymatiques dans les déjections, réactions qui sont responsables du dégagement des odeurs. Ce blocage ne peut avoir lieu qu’en présence d’urine. Afin d’éviter le développement des fermentations anaérobies (avec dégagement d’odeurs) la capacité du réservoir ne peut guère dépasser le volume d’une semaine de «production». De ce fait, les vidanges sont plus fréquentes. Une TLB, peut être placée à l’extérieur ou à l’intérieur de l’habitation et ne nécessite pas l’installation d’un système de ventilation forcée.
Avant leur utilisation agricole, les effluents des TLB sont compostés en deux étapes d’un an. Le compost obtenu convient à toutes les productions végétales, sans le moindre risque sanitaire.
TLB dans les pays tropicaux
Moyennant quelques précautions, la TLB peut aussi être utilisé sous les tropiques.
L’augmentation de la température semble raccourcir le temps d’action de la litière pour la maîtrise des odeurs. Jusqu’à 25 degrés centigrades, on n’a relevé aucun problème. Au-dessus de cette température, après quelques heures, la toilette commence à sentir l’ammoniac. L’odeur est d’abord faible, mais se développe après une journée de chaleur. Au-dessus de 30 degrés, il vaut mieux placer la TLB dans une cabane bien ventilée, séparée de l’habitation.
Il faut obligatoirement un seau en acier inoxydable ou en tôle émaillée . Le seau en plastique ne convient pas.
Le seau doit être vidé deux fois par jour. Après chaque usage, on veillera à humidifier la litière qui couvre les déjections. Comme litière, il vaut mieux en avoir une qui soit bien absorbante. La sciure de bois donne de bon résultats. Attention, la sciure et les copeaux de certains bois tropicaux dégagent une odeur désagréable lorsqu’on les mouille. En Afrique, on utilise aussi, comme litière, du carton d’emballage (déchet) humidifié et déchiqueté en petits morceaux. Les colorants d’imprimerie se dégradent intégralement pendant le compostage, sans résidus. Les hautes herbes hachées donnent de moins bons résultat. Si la litière est légèrement humide, la maîtrise des odeurs en est facilitée.
En milieu tropical, le compostage se fait plus rapidement qu’en Europe. Après 3 à 4 mois, on peut déjà vider le carré à compost pour entamer la seconde phase du compostage.
Sources : Travaux de Joseph ORSZÁGH ex-chercheur à l’Université de Mons-Hainaut (Belgique)